Voir l’enfant tel qu’il est, non tel qu’il est vu !
Une invitation à changer notre regard pour accompagner l’enfant avec justesse
« L’essentiel est invisible pour les yeux » – Antoine de Saint-Exupéry
Dans notre société, l’enfant est souvent perçu à travers une multitude de filtres : ceux de ses parents, de l’école, de la culture, de l’histoire familiale… Il est « vu » avant d’être vraiment « rencontré ». Derrière l’élève turbulent, la fillette trop timide, le garçon « dans la lune », se cachent des mondes intérieurs riches, souvent incompris.
Et si nous apprenions à voir l’enfant tel qu’il est, et non tel qu’il apparaît ou tel que notre mental le définit ?
️ Voir, ce n’est pas seulement regarder
Regarder un enfant, c’est observer ses comportements : il parle beaucoup, il ne tient pas en place, il pleure facilement, il ne veut pas prêter... Ces comportements, bien que visibles, ne disent pas tout de qui il est. Ce sont des expressions, pas des définitions.
Voir un enfant, en revanche, c’est aller au-delà de l’étiquette, c’est se connecter à son vécu émotionnel, à son rythme, à ses besoins profonds. Cela demande un regard dépouillé de projections :
Ce n’est pas « il est capricieux », mais « il a peut-être besoin d’être entendu ».
Ce n’est pas « elle est trop sensible », mais « sa sensibilité est une force qui demande un espace d’expression ».
Psychologie & sophrologie : des outils pour un regard plus juste
La psychologie de l’enfant nous aide à comprendre les étapes de son développement, ses vulnérabilités, ses mécanismes de défense. Elle nous enseigne à ne pas juger trop vite, à décoder les messages derrière les comportements.
La sophrologie, quant à elle, propose un travail en conscience avec le corps, la respiration et les sensations. Elle invite l’enfant à se reconnecter à lui-même, à ses ressentis, à son être profond – au-delà du regard des autres.
En séance, lorsqu’un enfant exprime son monde intérieur à travers un dessin, une posture, un silence ou un mot, il nous montre qui il est vraiment. Et souvent, ce qu’il nous montre ne correspond pas à ce que les adultes pensaient voir.
Le poids du regard social et familial
Un enfant peut passer toute sa vie à essayer de correspondre à une image projetée sur lui :
L’enfant « sage », qu’on ne veut pas déranger.
L’enfant « fort », à qui on interdit la vulnérabilité.
L’enfant « difficile », qu’on finit par marginaliser.
Ces rôles deviennent des masques. Et à force d’être vu à travers eux, l’enfant peut s’éloigner de lui-même.
Notre rôle, en tant qu’adultes, thérapeutes, éducateurs ou parents, est alors d’ouvrir un espace de vérité, où l’enfant peut exister pleinement, sans jugement, sans pression. C’est dans cet espace qu’il commence à se construire sainement, en accord avec ce qu’il est.
Un changement de posture
Voir l’enfant tel qu’il est, c’est :
Lui offrir une écoute réelle, sans chercher immédiatement à interpréter ou à corriger.
Le laisser exprimer ses émotions sans les minimiser.
L’accompagner à son rythme, pas au rythme de nos attentes.
Accueillir ses silences, ses tempêtes, ses lenteurs comme des expressions naturelles de son être.
En conclusion
Changer notre regard sur l’enfant, c’est un acte profondément transformateur. Cela ne demande pas des outils complexes, mais une présence authentique, une ouverture de cœur, et parfois, le courage de déconstruire nos propres filtres.
Accompagner un enfant, ce n’est pas chercher à le modeler. C’est lui offrir un espace pour devenir qui il est déjà, en profondeur.
Et si aujourd’hui, vous preniez un instant pour simplement regarder un enfant, sans attentes, sans interprétations, juste avec curiosité et bienveillance ? Peut-être découvririez-vous un monde insoupçonné...
